Le printemps des motivés
Dès le début de l'après-midi, la salle des fêtes de Montagnac, décorée par Janine, offrait à l'affluence trois expositions et plusieurs stands :
Les expos :
♦ la photographe Anne Even dont on a pu découvrir la série intitulée Génome ? reprenant les codes de la photographie anthropométrique. Ce travail, des portraits de face et de profils d'enfants de moins de 3 ans, questionne le fait que le sujet soit l'objet d'une dénonciation et non celui d'une construction.
♦ Marc Déotte partageait son regard de photographe sur l'architecture et la vie - le passé - des caves coopératives du Languedoc comme une ode à ces hauts lieux du vin.
♦ 1968, un mois de mai très occupé.
- l'association Efferv & sens, qui prépare la publication d' Atypiques, le magazine local des alternatives écologiques et solidaires pour vivre autrement en Languedoc-Roussillon.
- Le pas de côté de Béziers, une librairie différente et engagée qui propose également un bistrot bio-équitable.
- le trés beau mobilier en carton de Jean Marc Giovanni
- Bric à b'arts qui crée des objets variés principalement nés du recyclage.
- Le Comité lycéen piscénois qui regroupe les lycées professionnels, Charles Alliès et La Condamine, et le lycée général, Jean Moulin.
Dans un climat de tension, certains étudiants de chaque lycée ont jugé bon de s'unir afin de mieux se faire entendre face aux réformes de Xavier Darcos, notre ministre de l'éducation national qui propose la restructuration de la classe de seconde en un tronc commun de 21 heures avec 6 heures de « modules » et 3 heures d'accompagnement personnalisé, répartis sur 2 semestres, tout en devant supprimer 13 500 postes dans l'Éducation nationale.
Puis ce fut la projection du film de Daniel Mermet et Olivier Azam Chomsky et compagnie :
À l’heure où impuissance et résignation l’emportent, le travail de Noam Chomsky est un antidote radical pour tous ceux qui veulent en finir avec la fabrique de l’impuissance et ses chiens de garde intello-médiatiques.
Inlassable, inclassable, implacable, « l’intellectuel le plus populaire et le plus cité au monde » poursuit la mise à nu des mécanismes de domination avec une étonnante vitalité. Mais pas d’hagiographie, pas de prêt à penser. Souvent l’intellectuel est celui qui veut nous faire penser comme lui.
Au contraire, Chomsky nous incite à développer par nous-mêmes une pensée critique contre les différentes formes de pouvoir et les idéologies qui les justifient. Il montre que les changements sociaux sont à notre portée.
Et d’ailleurs il n’est pas seul. De Boston à Bruxelles, nous rencontrons chercheurs, journalistes, activistes tels que Jean Bricmont, ou encore Normand Baillargeon auteur du «Petit cours d’autodéfense intellectuelle», ce qui pourrait être le sous-titre de ce film engagé contre le cynisme conformiste et la pensée molle des faux rebelles.
Mais avant tout ce film milite pour l’ascension du Pic du Canigou !
Chomsky et Cie a attiré un public nombreux et parfois venu de loin. La réflexion a pu se poursuivre au cours du riche débat, animé par Claune Llena, professeur d'économie.
Côté musique, il fut possible d'écouter tour à tour :
- le fameux saxophoniste Pierre Diaz qui nous fit l'amitié de venir malgré un agenda plus que rempli,
- le duo jazz proposé par Jean Luc Sorroche, au sax lui aussi, et François Gersant à la guitare,
- le steelband animé par Laurent et Nadine Trouchaud,
- les accordéons et concertinas d' Emmanuel Pariselle accompagné par Philippe Crespy,
- la flamensoul du Gitan noir,
- le rock d'Alex et ses comparses, emmenés par Alexandre Bages, dont c'était la très convaincante première sortie, ponctuée d'un bel hommage à Alain Bashung,